En marge du Forum économique de Kinshasa, l'UE a lancé une première mobilisation de 50 millions d'euros dans le secteur des minéraux critiques et des projets d'infrastructure en RDC.
L'Union européenne a annoncé un investissement initial de 50 millions d'euros dans le secteur des minéraux critiques et des projets d'infrastructure en République démocratique du Congo.
Le financement a été annoncé lors du premier Forum économique de Kinshasa, qui a réuni la RDC, l'UE et la France.
Le président français Emmanuel Macron a assisté au forum aux côtés des commissaires européens chargés du marché intérieur et des partenariats internationaux, Thierry Breton et Jutta Urpilainen, ainsi que de plus de 50 PDG d'entreprises françaises.
L'investissement dans les projets de cartographie géologique, d'infrastructures urbaines et d'éducation numérique de la RDC fait partie de l'initiative « Global Gateway » de l'UE, qui vise à contrer l'initiative chinoise « la Ceinture et la Route ».
La moitié du budget de 300 milliards de dollars mis à disposition de l'initiative est allouée aux pays africains pour des projets d'infrastructures clés, ainsi que des investissements dans les secteurs de l'énergie et de la production.
Bien qu'elle abrite des réserves inexploitées de matières premières d'une valeur estimée à 22 600 milliards d'euros, dont près de la moitié des plus grandes réserves mondiales de cobalt, la RDC reste largement un exportateur de minéraux bruts. En 2019, 841 TP3T des exportations de cobalt de la RDC étaient destinées à la Chine.
Le commissaire européen chargé des partenariats internationaux, Jutti Urpilainen, a souligné que les partenariats avec la RDC « doivent aller au-delà du simple secteur minier » et a appelé à un partenariat gagnant-gagnant qui construit l'ensemble de la chaîne de valeur, en promouvant la transformation, le raffinage et la fabrication en RDC.
Mais Urpilainen a également défendu que « la paix et la stabilité sont des conditions préalables au développement durable ». La RDC est plongée dans une crise diplomatique prolongée avec le Rwanda voisin, qu'elle accuse de soutenir les groupes rebelles basés en RDC.
Le commissaire Breton a annoncé que l'UE publierait à la mi-mars sa loi sur les matières premières critiques, visant à garantir la disponibilité des matières premières critiques telles que le lithium, le cobalt, le manganèse et les terres rares nécessaires aux véhicules électriques et aux éoliennes.
Cependant, l’économie de la RDC est sur une trajectoire ascendante, avec une croissance du PIB de 6,11 TP3T en 2022, et devrait atteindre 6,71 TP3T cette année, selon les derniers chiffres du FMI.
Ses minéraux stratégiques – essentiels à la transition énergétique écologique – en font un pays doté de belles opportunités d’investissement. En novembre dernier, l'agence de notation Moody's a relevé la note de la RDC de Caa1 à B3 avec une perspective stable grâce aux améliorations institutionnelles.
Cependant, l'agence a noté que "la solvabilité du crédit du pays reste limitée par son très faible PIB par habitant, sa faible compétitivité, la faiblesse de ses institutions et la détérioration de l'environnement de risque politique".
Source : AfricanBusiness