Une fois entré en vigueur, l’accord économique donnera à Nairobi un accès sans droits de douane au marché de l’UE. De son côté, le pays ouvrira progressivement son marché.

L'Union européenne et le Kenya annonceront un accord commercial lundi 19 juin, selon des responsables européens, alors que Bruxelles cherche à établir des liens économiques plus étroits avec l'Afrique. Les négociations de l'accord seront officiellement conclues lors d'une cérémonie à Nairobi, en présence du président kenyan William Ruto, de son ministre du Commerce Moses Koria et du commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis.

Une fois entré en vigueur, l’Accord de partenariat économique (APE) donnera au Kenya un accès en franchise de droits à l’UE, son plus grand marché vers lequel il envoie environ un cinquième de ses exportations. Il s’agit principalement de produits agricoles comme le thé, le café et le 70% de leurs fleurs. Une « journée historique »

De son côté, le Kenya ouvrira progressivement son marché, à l'exception d'un certain nombre de produits sensibles, a déclaré M. Dombrovskis, le qualifiant de "jour historique" pour les deux parties. "Cela nous met fermement sur la voie d'une relation privilégiée basée sur la confiance, des règles et des opportunités mutuelles", a-t-il déclaré dimanche aux journalistes avant l'annonce officielle. Selon lui, les entreprises européennes ont investi 1 milliard d'euros au Kenya au cours de la dernière décennie, mais il existe un « énorme appétit » pour y faire encore plus d'affaires. "Avec cet accord de partenariat économique en place, nous disposons également de la plateforme adéquate pour le faire", a déclaré le commissaire européen. Il s’agit du premier accord commercial majeur entre l’UE et un pays africain depuis 2016. Il intervient après une frénésie de dépenses de la Chine dans de grands projets d’infrastructures à travers le continent.

L'Union européenne a mis en œuvre des mesures pour contrer l'initiative chinoise connue sous le nom de « Nouvelles Routes de la Soie » ou « La Ceinture et la Route », en annonçant en février qu'elle augmenterait les investissements au Kenya de centaines de millions de dollars grâce à sa propre stratégie appelée « Global Passerelle". Au milieu d’une région instable, le Kenya est considéré comme une démocratie fiable et stable par la communauté internationale.

Par ailleurs, l'UE considère l'Afrique comme une « région prioritaire » et l'accord avec le Kenya devrait avoir des répercussions sur d'autres pays du continent. L'accord est également ouvert à l'adhésion d'autres pays membres de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC). Outre le Kenya, la CAE comprend six pays membres (Burundi, République démocratique du Congo, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie et Ouganda).

Source : Le Monde.