Le Bénin autorise le « chargement du premier navire » pétrolier via le port de Sèmè. Néanmoins, le ministre béninois des Mines, Samou Seidou Adambi, a averti qu'il s'agit d'une « autorisation ponctuelle et provisoire
L'exportation de pétrole nigérien via le port béninois de Sèmè a été à nouveau autorisée, a annoncé le 15 mai le ministre béninois des Mines, Samou Seidou Adambi, débloquant une situation tendue depuis plusieurs mois entre Porto-Novo et le régime militaire de Niamey. « Cette autorisation ponctuelle et provisoire ne sera pas une règle de conduite », a averti néanmoins le ministre devant la presse à Cotonou, laissant entendre que le Bénin pourrait suspendre à nouveau son autorisation en cas de manque de coopération de la part du Niger, notamment sur la réouverture totale de leur frontière commune
En novembre, le Niger a inauguré un gigantesque pipeline visant à transporter le pétrole brut extrait du gisement d'Agadem (sud-est) jusqu'au voisin Benin, par la China National Petroleum Corporation (CNPC), une entreprise pétrolière détenue par l'État chinois.
Délégation chinoise et cadres de la CNPC au Bénin
« Le Bénin autorise le chargement du premier navire actuellement dans nos eaux », a déclaré le ministre des Mines, précisant que son pays n'avait « aucun intérêt à nuire à l'État du Niger et à Wapco [West African Gas Pipeline Company Limited] », le partenaire chinois qui exploite l'oléoduc
Cette décision fait suite à la visite d'une délégation de fonctionnaires des ministères chinois des Affaires étrangères et de l'Énergie, ainsi que de cadres de la CNPC, qui se sont entretenus avec Patrice Talon et les ministres béninois des Mines et des Affaires étrangères le 15 mai, selon les informations de Africa Intelligence. Le porte-parole du gouvernement avait déclaré le 15 mai au matin ne pas avoir d'informations sur cette visite
Nous avons la conviction que ce pipeline sera symbole d’amitié entre les trois pays », a indiqué Wen Yuan, un des représentants de Wapco, filiale de la CNPC, qui était présent lors de la déclaration à la presse du ministre des Mines. « Nous sommes actuellement au stade de mise en production, de transport et d’exploitation du pétrole », a-t-il précisé
La fermeture de la frontière avec le Niger a eu un impact significatif sur les recettes publiques du Bénin et sur le coût des aliments, qui ont augmenté.
Source de l'article : jeuneafrique