Le monde des affaires londonien est en première ligne et encourage les pays francophones à commercer avec le Royaume-Uni. La zone ouvrira ses portes cette semaine avec un forum sur le commerce et l'investissement les 19 et 20 octobre. L'événement est organisé par l'un des groupes de réflexion de Tony Blair, le Tony Blair Institute.

Les investisseurs savent que l’Afrique subsaharienne connaît une croissance significative, où les entreprises vont se développer et prospérer au cours des dix prochaines années. Son potentiel est immense et la classe moyenne représente une part croissante de sa clientèle. En conséquence, le Royaume-Uni utilise désormais la diplomatie économique dans une région qui n’était pas auparavant au centre de ses efforts.

Les marchés en Afrique sont actifs. Pour satisfaire une jeunesse en plein essor, ils partagent tous le même impératif : générer de grands avantages socio-économiques et des emplois. Atteindre rapidement de tels résultats tout en ajustant leur économie à la restructuration des réseaux d’approvisionnement mondiaux et à la transition énergétique constitue un défi pour la plupart des chefs d’État africains.

Innovations

Cependant, l’Afrique dispose d’avantages compétitifs évidents dans plusieurs secteurs importants, le déficit de compétences se réduit et la prise de décision s’est améliorée grâce aux progrès technologiques et à un leadership plus fort. Les gouvernements africains sont désormais mieux placés pour capitaliser sur leurs marchés et leurs ressources, réputées lucratives par les investisseurs.

Pendant près de dix ans, j'ai collaboré étroitement avec des dirigeants et hommes d'affaires du sud du Sahara. J’ai parfaitement compris leurs efforts pour établir des cadres politiques favorables, remédier aux échecs institutionnels et attirer des investissements stratégiques pour favoriser une croissance inclusive.

Le Togo, premier pays africain à avoir son passeport sanitaire reconnu par l'Union européenne, a initié des projets innovants dans les domaines de la culture, de l'hôtellerie et de l'immobilier pour capitaliser sur les progrès réalisés ces dernières années et aborder la santé. Crise liée au Covid-19.

Le système de santé du Sénégal connaît également des améliorations significatives (soins de santé « intelligents » et production de médicaments de classe mondiale). Un environnement dynamique, des collaborations publiques et privées réussies et un vivier de talents exceptionnel ont contribué à ces avancées.

En termes d'intégration des chaînes de valeur mondiales, la Côte d'Ivoire a également de grands objectifs, mais elle donne également aux entreprises locales toutes les chances de réussir. Le gouvernement a pris des mesures importantes pour relancer son industrie textile, en mettant l’accent sur la durabilité et la traçabilité, grâce à l’accès à du coton de haute qualité, aux infrastructures logistiques, à la proximité des marchés et à l’évolution des goûts des consommateurs mondiaux.

justice économique

De même, le Gabon et la République démocratique du Congo utilisent de plus en plus la capacité de leurs forêts tropicales à absorber le carbone et leur biodiversité exceptionnelle pour participer aux conversations internationales sur le changement climatique. Cette situation sera visible lors de la COP27, qui aura lieu en Égypte en novembre. Ce sommet devrait donner aux Africains une meilleure voix et leur offrir des opportunités économiques plus équitables.

Le secteur bancaire dans la région du Sahel au Burkina Faso prospère malgré les problèmes de sécurité. De son côté, le Niger mise avec audace sur la transformation agroalimentaire et les énergies renouvelables. Ces actions montrent à quel point les dirigeants africains souhaitent se concentrer sur l’industrialisation, qui est la principale source de prospérité.
Pour changer des vies et réduire considérablement les inégalités, le secteur privé doit investir et innover dans plusieurs secteurs vitaux, notamment l’énergie et l’agroalimentaire. Les gouvernements, les entreprises et les organisations multilatérales construisent déjà des clusters énergétiques intégrés qui répondent aux normes internationales dans toute la région, augmentant l'accès à l'électricité dans les zones rurales grâce à des solutions hors réseau intelligentes et changeant les chaînes grâce à des zones de transformation désignées.

Une saine concurrence

C'est un plaisir de voir l'Afrique francophone présenter ses ressources et son potentiel à la communauté des investisseurs de Londres. Les hauts responsables politiques et les dirigeants d’entreprises profiteront sans aucun doute de cet élan pour contribuer au changement socio-économique de cette région en développement rapide.

Cette stratégie est logique sur le plan commercial et représente une étape importante vers la réduction de la pauvreté mondiale et le développement durable. Elle a également le potentiel de réduire les dangers associés à l’instabilité politique et aux phénomènes de migration forcée. Rien ne peut plus faire progresser les pays en développement qu’une saine concurrence dans les relations économiques bilatérales.

Fontaine : JeuneAfrique